• Le meunier !

    <o:p> </o:p>

    Les ailes du moulin s’affolent dans le vent,

    Le meunier moud le grain sur la haute colline

    Entre les champs de blé et la douce églantine,

    Il est un homme aisé et méprisé souvent*.

    <o:p> </o:p>

    Si l’on veut qu’il soit bon, c’est de lui que dépend

    Précieuse mouture et si blanche farine

    Qui donnera au pain de notre citadine

    Ce goût si délicat et tout ce croustillant.

    <o:p> </o:p>

    Pour accroître ses gains il est parfois prêteur,

    Ne ménage son temps, est bien dur au labeur,

    Porte titre de « Maître » et possède voiture.

    <o:p> </o:p>

    Héritier d’un grand Saint*, on le dit guérisseur.

    En notable il se doit d’avoir fière figure

    Et d’être quelques fois largement beau parleur !

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 01.03.2009

    <o:p> </o:p>

    *Devenus souvent riches, les meuniers devenaient préteurs et usuriers et étaient fort méprisés par les paysans même s’ils étaient de bon conseil.

    <o:p> </o:p>

    *Par le passé on disait que les meuniers auraient hérité de Saint-Martin le don de guérir certains rhumatismes

     à  l’aide de leur « marteau à rhabiller » ou encore « l’enchappe » maladie des ganglions.


    votre commentaire
  • Le colporteur !

    <o:p> </o:p>

    Il est tant attendu qu’on en oublie parfois,

    Que pour venir ici, il a connu misère,

    Bravé des coups de vent en un milieu austère,

    Echappé à la mort dans les monts ardéchois.

    <o:p> </o:p>

    Il tient à qui le veut, quelques propos grivois,

    Vend un ruban de soie à la jeune meunière,

    Des aiguilles, du fil à dame la mercière,

    De la fine dentelle ou des boutons de bois.

    <o:p> </o:p>

    On le dit « col-porteur » du fait qu’il porte au cou

    Son précieux trésor qu’il étale partout,

    Se gardant cependant d’éclaircir son mystère.

    <o:p> </o:p>

    Il revient au logis, ayant fort bien vendu,

    Achète des arpents pour agrandir sa terre

    Avant de repartir, dès le printemps venu.

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 27.02.2009


    votre commentaire
  • La lavandière !

    <o:p> </o:p>

    Elle abat le battoir d’un geste vigoureux,

    Lance un éclat de rire à l’écho de l’eau pure,

    Essore et tord le linge en cette aurore obscure,

    Puis d’un geste anodin, relève ses cheveux.

    <o:p> </o:p>

    Au soleil de l’été ses doigts méticuleux

    Etendent sous la nue précieuses parures,

    Des étoffes tissées, brodées sur les bordures,

    Qui ne feront jamais le bien-être des gueux.

    <o:p> </o:p>

    Elle a le verbe haut, fredonne dans le vent,

    Quelques airs méconnus, quelques chansons d’antan,

    Fait vivre les potins qui viennent du village.

    <o:p> </o:p>

    Besogneuse l’hiver, bienheureuse au printemps,

    Elle est femme de cœur en ce doux paysage

    Auprès de son lavoir depuis bien fort longtemps.

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 25.02.2009 <o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Le bouvier !

    <o:p> </o:p>

    La saison des labours va bientôt commencer,

    Il bichonne les bœufs, astique sa charrue

    Qui iront par les champs dès la pluie revenue

    Y tracer le sillon où l’on pourra semer.

    <o:p> </o:p>

    Il se loue au plus riche, à qui peut financer

    Le temps de son labeur, lorsque l’heure venue

    Il flattera les flancs de la bête cornue

    Et que d’un même élan, ils pourront avancer.

    <o:p> </o:p>

    Les bœufs sont sa richesse, et vivent au logis,

    Dans cette unique pièce aux murs mal dégrossis,

    Qu’éclaire une fenêtre ouvrant sur la vallée.

    <o:p> </o:p>

    A la fin des labours, les bouviers réunis,

    Célèbrent cette trêve et le roi de l’année ;

    S’ensuit enfin la fête autour des pains bénis.

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 25.02.2009 <o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Le sabotier !

    <o:p> </o:p>

    Le sabotier s’affaire au pied de son billot.

    Son regard est rivé sur la main qui s’apprête

    A donner au noyer, grâce à son herminette,

    Les formes arrondies d’un luxueux sabot.

    <o:p> </o:p>

    Muni de son paroir, il lève les copeaux

    Qui tombent sur le sol en de fines bouclettes,

    Le bois enfin revit sur toutes ses facettes,

    Il faut dès lors creuser à l’aide des ciseaux.

    <o:p> </o:p>

    Il finit au boutoir le lit de son joyau,

    Le pare tendrement d’une sangle de peau

    Que viennent maintenir quelques pointes dorées.

    <o:p> </o:p>

    La boutique s’affole au temps du renouveau,

    Il faut un bois rustique aux terres labourées ;

    On réclame la paire en être ou en bouleau !

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 24.02.2009 <o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Le rémouleur !

    <o:p> </o:p>

    La meule sur le dos, pauvre hère misérable,

    En plein cœur de l’hiver, il va sur les chemins,

    Fait halte sur la place où vaquent les gamins,

    Et bien grande est sa peine au froid si redoutable !

    <o:p> </o:p>

    Il va portant chagrin, d’un pas infatigable,

    De village en village, où en un tournemain,

    Il affûte rasoirs et ciseaux de demain,

    Pour une menue pièce, un geste charitable.

    <o:p> </o:p>

    Et les jours s’écoulant, au gré de son voyage,

    Il traîne son fardeau en priant au passage,

    De trouver bel ouvrage en prochaine cité.

    <o:p> </o:p>

    Ainsi le temps se fige au gris de son visage,

    Lorsque meurt le printemps et que s’en vient l’été ;

    De s’arrêter jamais un jour il n’envisage.

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 24.02.2009 <o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Le forgeron !

    <o:p> </o:p>

    Au centre du village où résonne marteau

    Il domine le feu et frappe sur l’enclume,

    Attise le foyer où le bois se consume,

    Et puis se rafraîchit à bolées de bonne eau.

    <o:p> </o:p>

    On le dit guérisseur et soigneur de chevaux,

    Chez lui on se rencontre, ainsi veut la coutume.

    On parle un peu de tout, même si l’on s’enfume

    Tandis qu’il met à neuf la lame de la faux.

    <o:p> </o:p>

    Il a forgé les fers des bœufs et des mulets,

    A mis à la charrue quelques nouveaux rivets,

    Dorloté la lieuse et choyé la charrette.

    <o:p> </o:p>

    Et du matin au soir, activant le soufflet,

    Redonne aux paysans, du fond de sa courette,

    Quelques outils pimpants pour le mois de juillet.

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 23.02.2009 <o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Le journalier !

    <o:p> </o:p>

    Je n’ai que peu de biens, je suis gagne petit,

    Vacant de ferme en ferme à la saison venue

    Pour travailler la terre et mener la charrue

    Gagnant quelques écus qui sont maigre profit.

    <o:p> </o:p>

    Je reste quelques jours si l’on m’offre l’abri,

    Le couvert et le pain, pour ma besogne ardue.

    On aime mon courage et ma face velue,

    Mes bras durs à la tâche et mon bien court répit.

    <o:p> </o:p>

    Lorsque vient la moisson, partout on me réclame,

    Et au soleil d’août lorsque le blé s’enflamme,

    Je m’échine au grand jour pour quelques sous de plus.

    <o:p> </o:p>

    Au rythme des saisons, jamais on ne me blâme,

    Je vais un peu partout, trop souvent les pieds nus

    Besace sur le dos ; bien affûtée ma lame.

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 23.02.2009<o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Le charbonnier !

    <o:p> </o:p>

    Homme de la forêt, il en connaît tous bruits,

    Dort auprès de son feu dans l’abri de fortune.

    Ainsi dans les bosquets et sous le clair de lune

    Il travaille le jour, il y veille les nuits.

    <o:p> </o:p>

    Du faudeux* on ne sait que bien peu aujourd’hui,

    Attifé de haillons sans amertume aucune,

    Il brûle le bon bois qui lui donne peau brune,

    A l’aide des arcias qui sont charbon mal cuit.

    <o:p> </o:p>

    Et que brûle le charme, l’acacia, le chêne,

    Le charbonnier s’active et fait fi de sa peine,

    Charbon de bois est d’or en plateau Limousin.

    <o:p> </o:p>

    Au fin fond de la France, en très froides Ardennes,

    Il surveille fumée qui indique la fin,

    Du brûlage du bois qui le tint en haleine.

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 22.02.2009<o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Le fendeur !

    <o:p> </o:p>

    Travaillant en plein air, le visage ridé,

    Il fend sur sa tablette une ardoise bleutée.

    D’un geste mécanique et la main assurée

    Le schiste enfin prend forme au ciel de Trélazé.

    <o:p> </o:p>

    On le dit bon fendeur, son temps n’est point compté,

    Il est dur au labeur, sa lame est aiguisée,

    De la pointe du jour à la nuit arrivée

    Il taille ainsi la pierre avec agilité.

    <o:p> </o:p>

    Aux confins de l’Anjou, il vit de son savoir,

    Frappant à petits coups, du matin jusqu’au soir,

    Pour amorcer la fente et obtenir l’ardoise.

    <o:p> </o:p>

    Ainsi est le fendeur, fier de son grand pourvoir,

    Maître de son talent sans nulle envie bourgeoise,

    Maître de son destin dans la Vallée du Loir.

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 21.02.2009<o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Le charron !

    <o:p> </o:p>

    Son tour de France acquis, il s’installe au village,

    Travaille le vieux chêne ou l’orme tortillard.

    Il se moque de l’heure, a souci du retard

    Pour que roule carrosse en son cher paysage.

    <o:p> </o:p>

    Dans les grandes forêts, quand tombe le feuillage,

    Il marque tous les bois qui serviront son art.

    Chaque arbre a son secret, il en connaît sa part

    Et choisit sans regret, celui au plus grand âge !

    <o:p> </o:p>

    Il débite sa pièce en traverse, longeron,

    Assemble les morceaux à l’aide du tenon,

    Les ciseaux assurés, il peaufine charrette.

    <o:p> </o:p>

    Il ajuste à la plane un délicat rayon,

    Utilise compas, gouge ou bien hachette,

    Outils essentiels à ce maître charron !

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 22.02.2009<o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Le marinier !

    <o:p> </o:p>

    Le doux soleil rayonne au dessus de L’Escaut,

    Au temps du renouveau février s’abandonne,

    Le marinier, heureux, se fait alors l’écho

    Du printemps renaissant et de mars qui frissonne.

    <o:p> </o:p>

    De la Loire à la Somme, à bord de son bateau,

    Parcourant les canaux, de la Seine à la Saône,

    Le batelier transporte au gré de ces cours d’eau

    L’image du bonheur que son cœur emprisonne.

    <o:p> </o:p>

    La péniche flamande a le ventre bien rond

    De la houille du Nord, de cet or du coron,

    Qu’elle a pris à son bord au chemin de halage.

    <o:p> </o:p>

    Parfois on aperçoit un enfant sur le pont,

    Une fille jolie, une femme sans âge,

    Une famille unie au bleu de l’horizon.

    <o:p> </o:p>

    © Pagnolesque 20.02.2009<o:p></o:p>


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique